• Mes enceintes entonnent des mélodies à la chaîne, le disque tourne sur la platine. J'avais précautionneusement sélectionné ces quelques morceaux nostalgiques pour quelqu'un.

    Il n'a jamais su l'existence de cette chose. Je m'étais sentie ridicule d'offrir un cédé, pathétiquement sentimentale. Désespérement niaise.

    Aujourd'hui, il ne reste de cette relation que de vagues mots consensuels échangés ci et là, très épisodiquement. Bien que ses dernieres phrases furent dangereusement ponctuées d'exclamations très bienvenues. Le Moi de l'époque danse la joie.

    J'avance.

    Il y a eu ce verre échangé à la terrasse d'un café dans la naissance d'un vent limite glacial le soir de son départ. Je portais la petite robe noire achetée à l'occasion de mon anniversaire. Un prétexte tout aussi tangible qu'évoquer métaphoriquement le soleil pour influencer ton retour. J'ai tâché mon trench, changé le rideau que tu détestais et vidé l'espace du moi antérieur trop adolescent.

    Evoqué l'histoire du mort au détour d'une conversation et même pas eu envie de pleurer. Aussi, rêvé de celui que tu haissais pour avoir mes faveurs inconsidérées. J'ai cru me sentir mal, mais ça va.

    J'avance.


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  • Dans une semaine et des poussières, il va me laisser sur le quai d'une gare à ravaler mes larmes du mieux que je peux. C'est à dire rien du tout.

    Deux mois, c'est à la fois si peu et beaucoup trop.

    Dans quelques jours, c'est mon anniversaire : vingt-quatre bougies précipitées entre ses valises et hypothétiquement les miennes. Il se peut qu'entre temps, je quitte enfin le nid parental.

    Dans tout ce remue-ménage, quelque chose d'autre d'à la fois lointain et si proche me prend aux tripes. Un peu comme une prière intimement intense pour que ce quelque chose advienne et apaise tous mes doutes. Qu'il me dise que je m'inquiète pour rien, que tout va bien se passer.

    Qu'il fera tout pour.


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  • Quand on a pris la route, la nuit était déjà tombée. Il racontait ses journées et on divaguait gaiement sur des concepts tout à fait abstraits. 

    On a mangé emmitouflés dans la voiture avant de se précipiter, persuadés d'être en retard, jusqu'au lieu de l'évènement.

    En sortant de la voiture, la portière m'a agressée et je lui ai crié dessus. Il y avait un vent terrible. 

    Je n'aime pas trop ça le vent qui fouette et qui s'acharne, glacial. J'appelle ça "Le Temps d'Apocalypse" parce qu'on a l'impression que quelque chose de terrible va survenir. C'est rarement le cas, si j'ose dire.

    Comme on ne laisse jamais nos affaires au vestiaire, on s'est retrouvés à courir dans le froid, bras nus, jusqu'à l'intérieur.

    Les lumières se sont éteintes et Yaya Herman Düne est d'abord apparu pour un solo à la guitare. Ensuite, ses acolytes l'ont rejoint pour un show classieux, sobre, entraînant. Fabuleux.

    Je les écoute depuis des semaines : dans la voiture, le lit, la rue. N'importe quand, n'importe où, je suis émue.

    C'est frais, beau, virevoletant.

    Et puis ils ont quitté la scène après un rappel pour laisser la place à The Do.

    Les gens s'impatientaient de voir le duo franco-finnois à l'oeuvre et notre binôme a été fichtrement déçu de leur prestation. En trois mot, c'était : insipide, vide, lisse.

    La voix d'Olivia qui peinait à monter dans les aigus qu'on lui connait, les faux départ, les artifices en-veux-tu-en-voilà, du trop tape-à-l'oeil. Trop.

    Ça sentait le phénomène de mode éphémère à plein nez au marketing bien ficelé. Non mais, nullissime, quoi.

    On a dû rester jusqu'à la cinquième chanson et puis on s'est précipités dans le hall pour rencontrer Monsieur Yaya Herman Düne avec qui nous avons échangé trois mots et une petite dédicace.

    Une confrontation avec le vent glacial (bis) plus tard, on se blottissait l'un contre l'autre sous une couette bien épaisse. J'étais sur le point de m'endormir quand j'ai cru entendre Je t'aime.

    C'était la minute niaiseuse, bonsoir.


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  • Le vêtement glissé à l'intérieur était encore imprégné de parfum. Ce qui d'ordinaire me hérisse le poil, a laissé s'exprimer l'esquisse d'un sourire. Un clin d'oeil inopiné empreint d'une fichue nostalgie. 

    L'odeur en question était pour me rappeler la sienne. J'ai pas encore lavé le machin.


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  • Ça sent férocement le renfermé et je ne peux que subir sans trop contester. Déjà que je mange à l'oeil, faudrait pas surabonder dans le ton désagréable. La météo a changé au même rythme que l'heure : dehors, il fait gris.

    Je le regarde avec ses joues nouvellement lisses, pas inspirée.L'esprit vogue obsessionnellement à la pulsion consumériste comme pour nier ce carcan affectif.

    Vider le compte en banque me donne l'abstraite sensation de donner un peu de moi, d'aussi posséder du concret et d'accessoirement nourrir ma narcisse aiguë.

    Ces jours-ci, l'amour ressemble à quelque chose d'atrocement nauséeux.


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