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    Je n'ai plus de mots. Ils se sont terrés dans le tréfonds, je crois qu'ils ont honte. Je les appelle, ils détournent le regard et se bouchent les oreilles.

    Je n'ai plus de mots. Pour toi. Pour cette histoire qui ne veut rien dire. Et qui n'a pas de fin.

     


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    L'autre jour et par un grand hasard, je suis tombée sur ce clip.

    Alors ça tombait foutrement bien parce que je cherchais justement une idée de film à regarder, en l'occurence un thriller et The Lovely Bones paraissait (j'ai bien dit : pa-rais-sait) remplir cette attente. Sauf que.

     

     

    Et ce qui m'a conduite à opter pour ce (bien malheureux) choix, c'est ce morceau : Alice de Cocteau Twins. Une madeleine très particulière pour moi.

    C'était un matin d'été de ma tendre post-adolescence, le dernier matin de mon job étudiant. Ce jour-là en m'éveillant, un feu m'embrasait la poitrine.

    Donc, c'était un très matin d'été, je dis très parce que baignait encore l'aube, que c'était super beau et super calme mais qu'aussi et surtout pour souligner l'exceptionnelle ponctualité dont je faisais preuve. Mon coeur tambourinait comme un fou, je guettais ses pas dans la cour et tentais de me calmer en faisant défiler sur mon Ipod tous mes morceaux favoris comme pour bercer le stress envahissant, tenter de l'endormir... en vain.

    Soudain, sa silhouette au loin et ma main qui lui fait signe de me rejoindre, son air surpris et puis son sourire.

    La cour était était encore vide, les rayons du soleil naissants découpaient la forme de nos corps se faisant face de si près pour la première fois. Et si le temps a su flouter quelques aspérités, je me souviens encore précisément de quelques contours et surtout de son regard, de la douceur bouleversante qu'il s'en dégageait.

    J'étais sur le point de réciter le petit monologue préparé pour l'occasion en fixant le sol parce qu'infiniment troublée, quand soudain, dans un large sourire et à ma grande surprise, il initiait la conversation. À peine un peu plus à l'aise, il a pourtant fallu en venir au vif du sujet. Le grand saut, celui qui peut te conduire à la grande claque. Qui était à mon sens la seule issue envisageable, par ailleurs. 

    Bien sûr, avant cela il y a eu quelques timides échanges ponctués ci et là d'agréables sourires mais rien qui ne garantisse quelconque moyen de moyenner quoi que ce soit. C'est donc pétrie d'une témérité improbable que je plongeais dans le bain de l'inconscience.

    En fait, c'est mon dernier jour ici et je me demandais si ça te dit, et seulement si tu peux/veux, que l'on se revoie ?

    Il n'a même pas réfléchi, son OUI était franc, rapide et illuminé d'un sourire encore plus grand.

    Ensuite, nous avons échangé nos numéros de téléphone sur des petits bouts de papier rouge, le stylo glissait entre mes doigts moites et tremblants. Il était là, face à moi souriant et enclin à la conversation, visiblement bien plus détendu que moi qui étais en panique totale. L'issue positive n'avait pas été envisagée, j'étais donc sans bouée.

    Et puis il a fallu regagner chacun nos postes et dans son élan, je l'ai vu un peu plus loin se retourner pour m'adresser un dernier sourire liquéfacteur (madre mia).

    Là, je te laisse imaginer le quart d'heure danse-de-la-joie-ultime qui a suivi, et c'est précisément là, à ce moment M, que passait cette chanson (oui, parce que j'ai une certaine propension à vivre greffée à mes écouteurs depuis de nombreuses années).

    Alice de Cocteau Twins, c'est à tout jamais l'écho d'un souvenir infiniment tendre.

     

     

    Bon, et puis un petit bonus (parce que je l'aime beaucoup aussi et parce qu'il y'a Drew Barrymore dedans) :

     

      


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  • C’était un matin de presque-Mars, je m’en souviens très clairement. C’était un jeudi, il y a de ça presque un milliard d’années (au bas mot). J’adore le jeudi, il se passe toujours des trucs cool, le jeudi.

    Il devait être approximativement sept heures trente, peu m'importait de se lever trop tôt et de la longue route à faire pour aller en cours. Un besoin irrépressible de rentrer dans ma campagne, sur un coup de tête, en pleine semaine. Juste pour expérimenter le silence de la nuit mais surtout parce que je mourrais d’envie de l'y croiser.
     
    Je venais donc de rouler une bonne heure et en dépit de n'avoir comblé ce fol espoir, cette escapade impromptue a ressassé un tas d'amères pensées.
     
    Sur le parking de la fac, je suis restée un moment enfermée entre quatre portes, le tête sur le volant. Le poste de radio entonnait alors The Eternal de Joy Division et ça m’a franchement flanqué la trouille. 
     
    À cet instant précis, j’ai réalisé que je ne pouvais me condamner à vivre avec des regrets. Alors j’ai pris mon courage à bras-le-corps et embrassé mes craintes en tentant d’établir le contact envers celui. Je n’espérais même pas de réponse. Quand soudain. 
     
    La matinée à peine entammée et concentrée sur un cas d’étude dont j’en ai depuis oublié la teneur, je m’étais isolée musicalement du reste du monde. C’est alors que cette chanson a attiré mon attention en me figeant sur place, le regard perdu dans le vide, la laissant immerger mon être. Quand soudain.
     
    Le téléphone qui hurle sur le bureau, le regard agacé de mes congénères (j’avais oublié de couper le son), la tachycardie, la transpiration frontale et puis.
     
    Dis-donc il te dit quoi ton copain pour te rendre aussi radieuse ? (le voisin de table, curieux)
     
    C’est pas mon copain.
     
     



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  • Quelques années plus tôt, c'était en hiver. Je me levais avant l'aube pour me rendre à l'autre bout de la ville. J'étais alors en apprentissage infirmier et dans l'assistance publique, ils déconnent pas avec les horaires matinales. Le froid me claquait le visage mais j'adorais marcher dans les rues encore vides. Le monde et le jour dormaient.

    C'était pas une période franchement joviale, plutôt sombre même. Je trainais quelques démons qui agitaient ma vie. Pourtant lorsque je pense à cette époque, c'est curieusement avec une douce nostalgie. Et quand j'y pense, j'entends Mercury Rev.

    Ma préférée a toujours été Little Rhymes (All is Dream, 2001), c'en est même devenu l'hymne de ce chaos. Et puis un jour, je suis tombée par hasard sur les Peel Sessions et mon visage s'est transformé.

    Planet Caravan est une reprise de Black Sabbath. Mais mon coeur bat pour Mercury Rev.

     


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  • Bon, concrètement, j'ai écouté ce morceau pour la première fois il y a seulement cinq minutes. La petite surprise qui fait tendre l'oreille parmi une playlist aléatoire plutôt ordinaire.

    Je connais Nada Surf depuis leur titre Popular (1996), un peu comme presque tout le monde j'ai envie de dire. Si leur nom quelque peu perplexisant nous fait forcément faire un lien non justifié avec ces groupes insipides de fake rock pour ados, leur pop rock gentillet mérite qu'on s'y attarde un poil. Ne serait-ce juste parce que la voix de Matthew Caws.

    J'ai aussi envie de te dire d'écouter au passage Killian's red, Blonde on Blonde et Blizzard of '77.

    Et sinon, le morceau en question n'est autre qu'une reprise de Françoise Hardy (1966). Ben ouais, ça sent pas trop le texte écrit avec des couilles. Mais c'est joli.

     


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