• je n'ai pas retiré mes vêtements pour dormir. Garder son odeur sur moi encore et encore.

    Quand je l’ai reconnu au loin, mes mains tremblaient. Tête baissée, j’attendais d’être assez proche pour affronter son regard. Moment crucial où je saurais. De longs mois après, si mes sentiments sont indemnes. Le coeur battant la chamade, les joues pivoine et la main tremblante qui peinait à ouvrir le portail. Il m’a fait la bise, le genre de bise subrepticement lascive.

    Tout s’est déroulé très naturellement. Comme s'il n’y avait pas eu ce vide infini entre nous durant ces longs mois parce qu’il n’avait pas su quoi faire la nuit après laquelle on avait fait l’amour.
     
    J’étais bien, miraculeusement bien. Le présent et rien d’autre. La musique voguait dans cet air emprunt d'un bonheur décuplé par cette présence presque irréelle. Il y a eu cette chanson pendant laquelle il a susurré À quoi ça te fait penser  
     
    Tout en moi hurlait À toi
     
    J’étais immensément émue de partager cet instant avec lui. Moi qui pensais avoir laissé s'évanouir son souvenir. Je m’y étais résolue et tenté d'y survivre. La vie sait être surprenante au moment opportun.
     
    On a beaucoup parlé et ri aussi. C’était léger, doux, surprenant. Il est incroyablement attachant, plein d’humour et d’esprit. Sa présence, son odeur, près de moi me rassuraient. Je me sentais bien. Juste parfaitement bien.
     
    En rentrant, on a parlé des étoiles dans le noir puis j’ai attrapé mon sac comme pour précipiter la séparation. Eviter le silence équivoque qui viendrait gâcher le souvenir de ce soir. 
     
    Debout sous le ciel nuit, il a penché la tête pour déposer un lourd baiser sur ma joue. Troublée, je me suis embrouillée avant de succomber en un long, long, long baiser. Comme ça, dans le noir glacial sous la grande ourse. 
     
    Dans le creux de l'oreille, il a chuchoté Tu m'as bien eu, me serrant très fort contre lui. Nos corps tanguaient comme s'ils avaient enfin trouvé leur réconfort.
     
    Ses yeux dans les miens, il a dit qu'il n'avait pas voulu que ça se passe comme ça la dernière fois.
     
    Cette fois on n’attend pas un an pour se revoir 
     
    Replongeant ses lèvres entre les miennes, ses mains me caressant l’échine. 
     
    On aurait cru un rêve. Celui qui tourne en boucle depuis un an dans mon cinéma intérieur. 
     
    Il a susurré un À bientôt, en me tenant par la main.
     
    Ses phares ont illuminé la nuit, le moteur a vrombi et je me suis retournée pour le voir disparaître. 

    votre commentaire
  • L'amitié. Quand elle reste ce qu'elle a été sans que la distance ne puisse l'altérer. Se retrouver un an ou sept après, en ayant l'impression de s'être quitté la veille.

    Avec ton rire qui reste celui de l'ado émerveillée d'un tout. Ta naiveté d'aimer ou de détester pour un rien.

    Passer la nuit à se rappeler les larmes qui nous ont rapproché, les rires qu'on déployait.

    Nos vies s'éparpillent en mille et un chemins, mais nous savons rester fidèles face à ce temps qui file et embrouille nos esprits de ne plus savoir combien d'instants nous ont séparés d'aujourd'hui.

    Et d'en avoir rien à foutre. A ton verre. A l'amitié.


    votre commentaire
  • Bon, le prochain qui me fait un procés pour névrose consumériste avérée, je lui lascère les couilles. C'est bon, je SAIS. 

    L'amoureux a trouvé sa parade : il étrangle ma main avant de l'emporter dans un mouvement hyperbrutal afin de briser l'équilibre statique de ma chair. C'est le signal, l'alerte. J'ai dépassé la limite règlementaire du temps imparti à la contemplation d'une fringue/chaussure/chose aléatoire/autre.

    Après, je me traine presque au sol comme l'enfant qui fait son caprice. Si je gagne, tout va bien et tout le monde est heureux dans le meilleur des monde (pour au moins 27 heures) (le temps pour mon cerveau de trouver une nouvelle target).

    En revanche, s'il parvient à me raisonner (je préfère même pas finir cette phrase) (et je le remercie au passage pour son endurance à supporter mes frasques).

    Alors là. On tombe carrément dans une dimension parallèle. Science-fiction. Obsession. Tout un un tas de -ion.

    J'ai bien réfléchi à tout ça, digéré la chose. Oui, je suis atteinte. Coucou.

    Et si j'ai bien compris, ça remonte précisément à l'époque où j'avais des couettes et des dents de lait. Un jour comme un autre, le premier amour irraisonné (qui aurait pu être un humain, mais non).

    La chose en question était un ridicule morceau de tissu vert fluo en forme de noeud-pap pour homme clown. Vert. Fluo.

    Un truc immonde échoué sous un rayon de vêtements pour dames, où j'adorais me planquer pour foutre la trouille à la hiérarchie génitrice.

    Pour convaincre maman d'acheter cette cochonnerie, j'avais sorti l'artillerie lourde : le combo suprême supplications/larmes/cris/roulades au sol/menaces. Ceci dit, je manquais déjà nettement de diplomatie et elle n'avait pas cédé.

    C'est alors, que le machinfluo s'est retrouvé comme par magie dans la poche de ma parka rose capuche moumoutte (jingle années 80) et qu'une fois rentrés à la maison, il en est sorti comme le Diable de sa boite. Devant mes parents, médusés. 
     
    Le coup d'état du siècle. Leur enfant de quatre ans est un déliquant.

    Je vous épargne la séquence suivante servie d'une rouste monumentale arrosée de morale manichéenne.
    Après qu'on m'ait confisqué ledit objet du délit et quelques jérémiades de rigueur, l'affaire était donc classée.

    Sauf que. Le truc hyper capital, passé sous le nez de tout le monde, et pourtant bien plus redoutable que le vol en lui-même, c'est cet oeil qui pétille quand il veut, désire, convoite et qui précède l'extrême jouissance d'avoir.

    La. Jouissance. D'avoir.

    votre commentaire
  • J'ai vingt-trois ans depuis une dizaine de jours. Si je compte bien, ça fait un milliers de pseudo aventures sans intérêt que j'ai oublié de venir conter. Coucou.

    Ce blog est né il y a quatre ans, lors d'un voyage quelque peu rocambolesque dans un pays inconnu, au beau milieu de gens étranges qui parlent une drôle de langue.

    Je m'imaginais bien raconter cette épopée qui a en quelque sorte changé ma vie. Et puis en fait, non. Rien. J'ai commencé à raconter de la merde, des états d'âmes de post-ado éberluée, gravement atteinte d'un étrange mysticisme au goût plus que douteux.

    Je n'ai jamais saisi l'intérêt de cette démarche. On dira qu'il s'agit simplement de la résultante d'un ennui sans nom à quelques heures perdues ici ou là. 

    À la réflexion, j'aurais déjà dû éradiquer, un bon nombre de fois, cette cochonnerie de la surface du globe : témoin de mes frasques d'adulescente patentée, j'en nourris une honte improbable. Ceci dit, et aussi curieux que ça puisse paraître, le fait que ces choses gênantes restent là, consignées, ça a un côté foutrement rassurant.

    Finalement, les années passent et ça laisse, malgré tout, une trace de ce qui a été, ce qui aurait pu être et de ce qui est réellement advenu.

    Et se rendre compte à quel point on peut être sacrément con puis devenir quelqu'un de bien. Ou du moins, tout faire pour.

    Voilà. The show will go on.


    votre commentaire
  • Tout au long de la journée, j'étais survoltée à l'idée de revoir Hey Hey My My sur scène. Journée de boulot expédiée, me voilà donc sourire placardé sur la gueule, fonçant dans ma carlingue du diable, rejoindre le fantastique garçon qui partage ma vie.

    Il est vingt-et-une heures, ça caille un peu et nous sommes quatre chats à poireauter devant la billetterie. Ça sent l'urine acide. Ambiance.

    Deux tickets plus tard, la musique de fond s'arrête, des ombres s'agitent sur la scène. Manque de bol, il y a des cuivres. Ça sent le piège de la première partie qu'on attendait pas.

    La chanteuse a un flagrant faux-air de l'improbable progéniture de Cécile de France et Jeanne Azuki. Cette remarquable anecdote aura eu le mérite d'animer la gallerie pendant le set de ce groupe insipide. L'alcool aidant, faut-il le préciser.

    Lorsque la scène s'éteint, l'espoir renaît. Une chevelure folle traverse la scène et nous décolle les fesses alors greffées sur nos sièges depuis trop longtemps. Mazette, on s'est fait couillonnés par un mirage : c'est encore Azuki de France. Putain de rappel à la con.

    Pas bien plus tard, Dieu merci, HHMM déboule enfin. Merci à eux d'abréger toutes ces souffrances auriculaires antérieures. Oui. MERCI.

     



    votre commentaire