• Un jour, quelqu'un m'a dit que l'important quand on se jette dans le vide c'est de surtout ne s'accrocher à rien et de se laisser porter puis toucher le fond du fond. C'est précisément là qu'on rencontre son soi, qu'on se fait face sans fards et sans faux-semblants. La meilleure façon d'arrêter d'avoir peur du noir c'est bien de s'y plonger et d'affronter les démons nocturnes. Parce que tout à coup, on voit le monstre tel qu'il est et non plus tel qu'on se le représentait. Parfois, rien que par le simple fait de lever ce voile de la projection et de l'interprétation, on se heurte à une réalité bien moins insurmontable qu'on le pensait. Le fait est que ce qui nous limite c'est bien la peur, les projections de l'esprit et l'interprétation. Parfois, c'est peut-être pire me direz-vous mais qu'importe puisque l'acceptation du réel vaut bien un leurre, non ? Peut-être pas, qu'en sais-je après tout.

    Le risque, lorsque l'on se leurre et que l'on singe le bonheur, c'est que la vérité frappe à un moment donné. La vie ne peut vous laisser vous illusionner bien longtemps, sinon quel intérêt de vivre si ce n'est pour ne rien apprendre ?

    Un jour, ce même quelqu'un m'a dit que s'il me disait ça c'est parce qu'il voyait bien que je m'accrochais de toutes mes forces à ce qui devait s'en aller. Je maintenais que non, j'avais décidé que non. C'est ce qu'on appelle le déni. Je refusais d'admettre l'évidence même, d'admettre que j'aimais la représentation d'une personne et non la personne elle-même, d'admettre que pendant une dizaine d'années tout tournait autour d'un fantasme.

     


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