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La nuit tombe, le ciel rouge à l'horizon. Je ne suis pas triste de partir. Il y a quelque chose, comme une secousse, un fourmillement interne. Quelque chose de très enfoui qui se fait doucement entendre et qui veut rejoindre la surface, s'exposer, s'illuminer.
La voiture défile et je ne pense qu'à ça. Le temps a quelque peu étiolé le souvenir qui se fait maintenant trouble. Une peinture défraîchie dont on distingue mal les contours.
Ils me parlent, je n'entends rien. Je flotte.
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Qu'est-ce qui, en son tréfonds cérébral sait glorifier ce qui, très objectivement, tenait lieu de routine anecdotique ? Se conforter dans le souvenir tronqué, le meilleur antérieur face au présent incertain. Comme pour conjurer cette peur du vide. J'en reviens indéfiniment au vide.
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De la nécessité d’apprivoiser le vide en comblant ses brèches par d’abondantes couches d’absurdités.
La douleur cérébrale peut être vive, l’évitement par le plaisir est une technique. L’immédiat, un gouffre de futilités.
Stimuler sa sensibilité afin de leurrer sa conscience qui pense, trop.
Obéir à ce schème déroge le sens même de la futilité. Se gorger de superflus, s’étouffer avec, devient une nécessité. Le vide est vertigineux, terrifiant, angoissant.
Il y a dans l’art, plus précisément dans l’intention de donner corps à l’immatériel, le désir (conscient ou non) d’abroger ce sentiment de vide. Si ce n’est apprivoiser cette douleur en la sublimant.
Si l’art induit l’idée de beauté universelle qui résonne en tout un chacun, c’est qu'elle fait écho à ce quelque chose d’encore plus universel que la beauté.
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